Mind-Mapping collaboratif en ligne

Cette semaine un article un peu spécial, même si les lecteurs réguliers ne seront pas dépaysés.

En effet je vous présente à nouveau trois mind-maps, ou cartes mentales, réalisées en ligne et sur trois logiciels différents.

La première a été construite en ligne avec quelques membres du mouvement Zeitgeist, en échangeant grâce au logiciel TeamSpeak, qui permet de faire des conférence audios avec un grand nombre de personnes. Nous n’étions qu’une poignée ce jour là, mais le travail réalisé, même s’il est loin d’être définitif, fut d’une efficacité redoutable. Cette première carte utilise le logiciel MindMup qui appuis ses fonctions collaboratives sur Google Drive, ce qui est très pratique pour régler les paramètres de partage et les droits de modification et de publication. Pour ne rien gâcher il s’agit d’un logiciel libre, le code source est disponible sur Git Hub.

Cette deuxième carte est réalisée avec le logiciel Mind 42, qui permet aussi de faire de la collaboration en ligne, même s’il est moins efficace sur ce plan que MindMup. Il s’agit d’un comparatif des usages et des logiciels de Mind-Mapping et de Concept-Maps.

Il manque encore à ces deux logiciels la souplesse d’organisation permettant de passer de la Mind-Map à la Concept-Map! Mais cela ne saurait tarder, il semble que dans les deux cas cela soit compris dans les prochains développements.

En attendant il reste le logiciel KMI Compendium, et sa version de développement actuel: Compendium NG.

A titre d’exemple, voici un extrait d’une de mes cartes sous Compendium qui donne une vision d’ensemble de la structure de mon roman de science-fiction qui n’est pour le moment écrit qu’à moitié (attention spoiler):

La plan de mon roman de Science-Fiction! Work In Progress!

En espérant que ces quelques exemples vous auront donné envie de vous lancer dans vos premières cartes mentales, qu’elles soient personnelles ou collaboratives!

Les usages du Mind-Mapping sont multiples, de la prise de notes en réunion à la collaboration massive et asynchrone en ligne. L’avantage de cet outil, c’est la facilité de réalisation et de transmission d’un document par rapport à son équivalent textuel. Une carte, même simple, prendrait plusieurs pages de textes si l’on devait détailler les liens et l’organisation logique. Le récepteur du message ne prendrait pas forcément le temps de le lire, et encore moins de le compléter! Ici, on permet à tous de saisir en quelques secondes ou minutes l’ensemble d’une problématique, et d’ajouter sa pierre à l’édifice sans difficulté!

N’hésitez pas à partager vos cartes dans les commentaires! 😉

Les chemins de la transition

Notre époque est secouée par une série de crises systémiques. Ces dernières ne sont pas insurmontables, mais leur enchaînement nous montre progressivement les limites de notre organisation sociétale aux niveaux économique, social et environnemental.

Pour ceux qui en doutent encore, je les encourage à regarder le magnifique article de Time magazine en partenariat avec Google, qui fait la part belle aux images de notre planète sur les 30 dernières années, intitulé sobrement « Timelapse » qui signifie en français « saut dans le temps ».

Nous l’avons déjà abordé ici, nous avons déjà l’ensemble des solutions qui nous permettent d’effectuer la transition vers un système politique, économique et social soutenable, voire durable. La transition écologique en somme…

Pourtant de nombreuses personnes continuent de voir uniquement les contraintes, et refusent de prendre en considération les changements de direction possibles et souhaitables! Pour répondre à ces nombreux déclinistes, il est temps de rassembler l’ensemble des initiatives positives émergentes.

Nous sommes en train de prendre conscience du verrouillage intellectuel de notre société à travers les doctrines dominantes concernant l’économie, la politique, les médias de masse, les idéologies nauséabondes…

enseigne CC

Il faut se méfier des voies miraculeuses évoquées par certains, qu’elles soient spirituelles, sociales ou technologistes, non pas qu’elles soient toutes mauvaises, mais simplement parcequ’elles ont tendances à occulter le fait que les solutions sont déjà là et qu’il n’est pas nécessaire pour réussir de chercher des voies de rupture. Si ces ruptures technologiques, sociales ou spirituelles ont lieu dans les années à venir, elles ne feront qu’accélérer les processus déjà en cours, à condition qu’ils aient été lancés avec dynamisme en attendant.

Comment faire la transition vers un système équilibré, non destructif, stable, sain, serein, joyeux?

Un certain nombre de scénarios, élaborés patiemment et indépendamment des pouvoirs politiques et économiques classiques, permettent d’entrevoir les chemins qui pourraient mener notre société vers une évolution positive, individuellement et collectivement.

Avant d’aborder ces scénarios, je vous encourage à regarder, et pourquoi pas à compléter, la cartographie heuristique ci-dessous. (envoyez moi un mail pour que je vous ajoute sur la carte en tant que collaborateur.)

Transformation, transition, évolution

Le premier élément à intégrer, c’est que nous avons suffisamment de ressources pour permettre à tout le monde de vivre décemment, y compris lorsque nous aurons atteint le pic de population mondial.

Nous serons au maximum 11 milliard d’humains sur terre selon les prévisions de l’ONU!

Les solutions existent et nous les avons déjà toutes! Elles ne sont pas supposées, ou rêvées, elles sont déjà efficaces et ne demandent qu’à être mises en oeuvre à grande échelle.

Après notre article concernant les solutions existantes, un peu en vrac, je me permets d’enchérir sur le sujet avec une liste de documents issus d’organismes indépendants et sérieux:

Ces Études Poussées Sur Le Sujet Nous Montrent Le Chemin:

Commençons par les conditions matérielles de la vie des humains, en premier lieu, il convient de concevoir les sytèmes agricoles permettant à tous de se nourir sans appauvrir les sols, ni polluer à l’extrême l’environnement, les nappes phréatiques, assécher les rivières…

Le scénario AFTERRE trace le chemin vers une agriculture très productive et très respectueuse de l’environnement, en appliquant certains principes de bon sens, et d’autres issus de l’agroécologie. Il ne s’agit pas d’un scénario dogmatique, puisqu’il ne s’interdit pas de manière absolue l’utilisation d’engrais ou de pesticides, mais il envisage de manière crédible une utilisation multiples des sols permettant de maximiser les rendements en équilibrant les cultures.

Un exemple de l’utilisation des sols dans le scénario AFTERRE:

Exemple de l'utilisation des sols dans le scénario AFTERRE

 

L’évolution de la consommation de produit alimentaire, vers moins de produits carnés et une augmentation des protéines végétales:

Composition de la ration alimentaire dans le scénarion  AFTERRE

 

Une fois que la question de la nourriture est réglée, il faut s’attacher aux ressources énergétiques:

C’est là que le scénario Negawatt entre en jeu. Partant des éléments actuels et des technologies en fonction actuellement, ce scénarios trace une voie de transition énergétique et écologique à l’horizon 2050:

 

 

La démarche Négawatt

 

Schéma simplifié 2010

 

 

Schéma simplifié 2050

 

Il est intéressant de voir que ces deux premiers scénarios sont actuellement en train d’évaluer leurs convergences. Peut-être assisterons-nous à une fusion des deux scénarios à terme, vers une démarche prospective globale de notre système.

Afterres2050 Et NégaWatt 2011 : Les Convergences

Le scénario négaWatt 2011 et le scénario Afterres2050 de Solagro reposent sur des fondamentaux similaires – partir des besoins, appliquer la sobriété, l’efficacité, le recyclage ou la valorisation des ressources renouvelables, …

Parmi les points d’interface :

  • Afterres2050 fournit à négaWatt la quantité de biomasse mobilisée pour l’énergie. Bois, biogaz, carburants, représentent 40% de l’énergie finale en 2050. Le principal carburant utilisé en 2050 sera le méthane, issu de biogaz et de bois via la gazéification puis la méthanation ;
  • Le scénario Afterres 2050 complète négaWatt en matière d’agriculture et de forêt : il traite la majorité des gaz à effet de serre hors CO2 énergie (méthane et protoxyde d’azote d’origine agricole) et des puits de carbone (forêts et sols agricoles).
  • Les besoins en matériaux (bois de construction, papier, paille…) sont définis à partir du programme RENOV de négaWatt, (construction et rénovation des bâtiments),
  • Inversement la production d’engrais azotés et la consommation d’énergie de l’agriculture issue d’Afterres2050 est versée aux « tableurs et scénario » négaWatt.

Au final, un beau travail de collaboration, qui se poursuit.

Maintenant que nous avons vu que les conditions purement matérielles pouvaient être satisfaites pour tout le monde, il faut compléter le tableau avec les transformations de notre système économique et social.

On assiste à l’émergence d’un certain  nombre de pratiques permettant aux individus de minimiser leur dépenses tout en ayant accès à des biens ou des services de haute qualité. Il s’agit de la vague de la consommation collaborative qui permet d’envisager la richesse et la propriété sous un angle légèrement différent permettant à chacun à travers la redécouverte de la richesse collective et de l’échange social, de bénéficier de bien plus de choses que si l’on reste un « agent économique » solitaire. Cela nous amène naturellement vers l’économie du partage, popularisée par le mouvement du logiciel libre notamment, si tu copies un logiciel libre tu t’enrichis de ce logiciel et grâce à ce logiciel, tu n’as privé personne de son utilisation, tu n’as pas appauvri son propriétaire, car nous en sommes propriétaire collectivement, le logiciel a éventuellement des auteurs, mais cela s’arrête là…

Conso collaborative

Ces même principes sont applicables à l’ensemble des idées, il n’est plus nécessaire de breveter des idées, mais d’organiser les modalités de leur réalisation, plus les idées sont partagées, plus il est facile de connecter les opérateurs économiques entre eux afin de dynamiser la réalisation…

L’économie circulaire propose de transformer les déchets en matière première réutilisée pour la conception des produits ou pour d’autres utilisations. En d’autres termes, ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent absorber. La boucle est bouclée. Cela représente bien entendu un gain de compétitivité énorme pour les industries qui ont une maîtrise de leur flux de matières premières.

Economie circulaire

Il faut rapprocher le concept d’économie circulaire de celui d’écologie industrielle.

 

Dans les stratégies économiques et sociales en rupture radicale avec le climat de pensée actuel, un concept fort est en voie de concrétisation à travers le lancement d’une initiative citoyenne européenne et d’une initiative fédérale en Suisse.

Logo des ICE

Ce concept, c’est celui du revenu de base, qui porte différents noms selon les penseurs qui l’évoquent. La définition choisie par le mouvement français pour le revenu de base est la suivante:

Le revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés démocratiquement.

Logo mouvement pour un revenu de base

Les impacts en terme sociétaux sont immenses. La notion même de travail en est bouleversée. Il n’est plus nécessaire d’accepter n’importe quel travail pour vivre. La négociation entre employeurs et employés est rééquilibrée, les emplois pénibles sont revalorisés. La misère économique disparaît. L’instauration d’un revenu de base aurait pour effet de libérer l’innovation et la créativité et donc la création de valeur économique et sociale.

Dans un monde où le travail disparaît alors que la richesse totale ne cesse d’augmenter, la solution paraît évidente: il faut partager la richesse!

Bannière revenu de base en français

 

Les deux derniers éléments que j’évoquerai dans cet article sont plus généraux.

Le concept d’éducation populaire n’est pas nouveau, il vise à donner, en dehors du circuit scolaire ou institutionnel, un accès aux savoir et à la culture, pour l’ensemble des individus, quelle que soit son extraction sociale.

Cette éducation, plus libre, capable de s’affranchir du carcan institutionnel et de ses limites, est l’une des conditions indispensables de l’évolution de notre société. L’école tend malheureusement à reproduire les distinctions sociales, sélectionne une élite, et lui donne les clés pour gouverner. L’éducation populaire vise quand à elle à donner à tous, sous la forme qui lui convient le mieux, les clés de sa propre réussite, de l’accomplissement de ses projets. Elle questionne également les bases sociales et civiques qui fondent notre société.

Si vous souhaitez approfondir, la SCOP Le Pavé détaille très bien ces concepts dans ses conférences gesticulées.

Je voudrai également évoquer une démarche très intéressante qui se décline sur 3 axes:

  • celui des comportements individuels,
  • celui du mode de fonctionnement des organisations,
  • celui des politiques et des institutions.

Il s’agit du Pacte civique, qui, à travers 32 engagements relativement simples, trace la voie vers une société équilibrée et solidaire. Ces engagements concernent les individus eux-même et leurs modes de fonctionnements collectifs au sein des organisations.

 

logo_pactecivique

 

L’apparition de nouvelles formes de gouvernance, et la volonté de transformer nos vieux schémas démocratiques. Qu’il s’agisse de pousser à la transparence de nos élus, ou d’obtenir facilement les informations dont dispose l’Etat, nous assistons à une transformation progressive de la conception de gouvernement.

 

La démocratie ouverte

 

Des projets émergent, en ayant pour objectif de rendre la place aux citoyens dans le débat démocratique:

Parlement et citoyens, innove et propose aux parlementaires de co-construire la loi avec les citoyens.

Démocratie Durable permet aux citoyens de proposer des projets et fournit une base de projets aux élus, locaux comme nationaux.

Des développeurs sont en train de concevoir des logiciels libres permettant de faire de la démocratie directe à l’échelle d’un pays.

D’autres sont en train de fabriquer les logiciels permettant de s’affranchir des contraintes techniques permettant de brider le réseau Internet

En conclusion, bien que cet article ne vise pas à l’exhaustivité, lorsque l’on se retrouve face à la morosité ambiante, il faut promouvoir les idées positives déjà présentes et en cours de mise en oeuvre. Ces engagements positifs sont, j’en suis convaincu, le terreau fertile du monde de demain.

De la manipulation scientifico-médiatique

Cette semaine j’ai été pris d’un coup de colère contre le responsable de la rubrique sciences du monde.fr

En cause, l’article suivant:

Allons-nous devenir débiles ?

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/01/24/allons-nous-devenir-debiles_1822291_1650684.html

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |  • Mis à jour le 

Je vous invite à le lire attentivement avant de revenir ici pour lire mes commentaires:

Si vous venez de terminer sa lecture, vous avez du comprendre qu’il est essentiellement question de génétique dans cet article.

Epigenetic_mechanisms

Quoi de plus étonnant alors, que son auteur soit un urologue, discipline médicale éloignée de la génétique s’il en est…

De plus, il est patron d’une entreprise belge qui s’appelle DNA vision, qui ne propose rien de moins que le séquençage de votre ADN à prix d’or afin de vous proposer des solutions de traitements médicaux adaptés à votre patrimoine génétique: http://www.dnavision.com/

Il y a donc déjà une forme de conflit d’intérêt entre le propos qui est tenu et son auteur. D’autant que nul part lemonde.fr n’indique qu’il s’agit d’une tribune de la part d’un urologue entrepreneur dans le domaine de la génétique, il faut attendre la signature de l’article pour le comprendre. Cela manque cruellement d’honnêteté intellectuelle.

Chirurgien urologue, Président de DNAVision

l.alexandre@dnavision.be

 

Si l’on s’intéresse au fond du propos.

L’auteur commence par se baser sur un article scientifique dont il tire une interprétation à la fois simpliste, personnelle et erronée scientifiquement. L’auteur néglige volontairement des pans entiers de la génétique actuelle, l’épigénétique par exemple, qui montre depuis plus de 20 ans maintenant que l’influence de l’environnement (physique et sociale) permet l’activation ou la désactivation d’une partie de nos gènes au cour de la vie. Un changement dans l’expression de notre patrimoine génétique qu’il est possible de transmettre d’une génération à l’autre et qui bouleverse la vision purement darwiniste qui ne mettait en jeu que la sélection naturelle des mutations comme facteur d’amélioration de l’espèce. Pour ceux qui aiment un peu l’histoire des sciences, il s’agit d’une forme de réconciliation entre les théories darwinistes et lamarckiennes.

Si l’on ajoute à cela la découverte progressive de l’utilité du patrimoine non-codant (98.5% de notre patrimoine), que l’on pensait inutile, simple scorie  de notre évolution… Alors qu’il joue à n’en pas douter un rôle crucial dans les phénomènes épi-génétique, car il garde une mémoire de l’ensemble des mutations et sélections opérées pendant toute l’histoire de la lignée sur des millions d’années. D’ailleurs cette vision contradictoire est posée dans un article lié à celui qui nous occupe, mais l’auteur se garde bien d’introduire cette contradiction dans son propre article.

Aujourd’hui, réduire la génétique à la sélection naturelle et aux mutations aléatoires est aussi idiot que de limiter l’astronomie moderne aux mouvements de lune dans le ciel!

L’auteur néglige donc volontairement les capacités de résilience inhérentes à l’ensemble des être vivants et le caractère absolument non linéaire des trajectoires évolutives des espèces. Il opère un cadrage réducteur de la problématique en mettant en avant les effets bénéfiques des brassages génétiques pour lutter contre la dégénérescence cérébrale induite par la diminution drastique de la sélection naturelle dans nos sociétés modernes. Puis, trop rapidement, il envisage comme inéluctable une dégénérescence progressive de l’espèce, avant de proposer une solution unique et clés en mains, à savoir, la manipulation du génome humain afin de sélectionner les gènes « viables »!

Voilà comment on embobine la majeure partie des lecteurs d’un journal sérieux. Malheureusement tout le monde ne connaît pas les bases de la génétique, peu de gens suivent avec attention les avancées scientifiques autrement que par les raccourcis rapides qu’en font certains de nos médias. Et c’est de cette manière que n’importe quel imposteur peut se présenter dans les pages du Monde.fr pour y déverser un flot d’inepties visant à promouvoir son entreprise, tout en contribuant à banaliser l’idée que l’eugénisme est la seule solution qui permettra de sauver l’humanité dans un futur proche!

Nous avions déjà les apprentis sorciers des OGM qui jouent avec ce que vous mangez en vous promettant que cela va enfin résoudre la faim dans le monde sans même tester correctement la dangerosité des aliments qu’ils vous vendent…

Nous avions également les sorciers du nucléaire qui vous assurent que c’est absolument sans danger, alors même que nous avons connu deux déversements colossales de produits radio-actifs dans l’environnement en moins de 30 ans et que toutes les statistiques montrent qu’un accident majeur risque de se produire en Europe occidental dans les 10 prochaines années…

Et bien nous avons maintenant les sorciers de la sélection génétique qui se proposent de trier vos enfants et cela pour votre bien, le leur, et celui de l’humanité entière…

Et personne ne réagit.

Un raisonnement simpliste, s’appuyant sur une donnée valable interprétée à tort, et donnant une conclusion pas trop inquiétante suffit pour endormir la vigilance et l’esprit critique du lecteur et le laisser accepter l’eugénisme comme unique solution pour la survie de l’humanité.

C’est d’une tristesse…

Cela me rappel les obnubilés de la surpopulation, qui nous prédisent que les humains seront bientôt trop nombreux et qu’il y aura nécessairement une extinction massive d’une partie de l’humanité… Ils oublient un concept élémentaire que l’on étudie en fin de collège: la transition démographique. Nous serons au maximum 10 milliards d’humains sur terre à l’horizon 2100. Et ils ignorent que nous produisons déjà de quoi nourrir 12 milliards d’humains sur terre. Le véritable problème, c’est que nous jetons plus d’un tiers de la production et que l’on nourrit trop d’animaux, ce qui renchérit les prix agricoles et prive une partie de l’humanité d’un accès suffisant à la nourriture. La FAO estime même qu’on pourrait nourrir tous les humains en Bio!

transition démographique

Heureusement, ils possèdent en parallèle au Monde.fr un blogueur extraordinaire qui est un véritable scientifique, doué d’une capacité incroyable à mettre à la portée du lecteur des découvertes complexes sans pour autant faire des raccourcis qui introduiraient des raisonnements inexacts, voire complètement faux! Il s’agit de passeur de sciences.

Pour réfléchir sur un cas extrême, je vous invite à lire l’un des plus grands esprits scientifiques de notre temps: Stephen Hawking, qui vit depuis de nombreuses années dans un fauteuil roulant et parle grâce à l’assistance d’un ordinateur, à cause des suites d’une sclérose latérale amyotrophique. Il est l’un des humains sur terre à conceptualiser l’univers de la manière la plus pertinente. Imaginez que nous l’ayons éliminé avant sa naissance? Ou même simplement « corrigé » grâce aux techniques de modification génétique. Nous aurions certainement perdu l’un des plus grands esprits de notre temps.

Il faut impérativement s’interroger sur l’idée même de sélection au regard de ce que nous enseigne la nature. Avons-nous les clés de décision et la connaissance suffisante à l’heure actuelle pour faire des choix éclairés sur les gènes que nous devrions conserver, et ceux que nous devrions éliminer? Ne risquons-nous pas de priver l’humanité entière d’un futur diversifié si nous commençons rapidement à éliminer les éléments en marge. Imaginez une sélection basée sur la mode, et en quelques générations vous aurez un patrimoine génétique de l’humanité appauvri à l’extrême qui sera de moins en moins résilient face aux pathogènes, face aux mutations, face aux défis physiques et intellectuels que notre espèce devra affronter.

Je défend une thèse diamétralement opposée à celle de l’article du monde:

La diminution de la pression sélective sur l’espèce humaine fait partie de notre évolution, elle permet l’émergence de mutation qui auraient disparues rapidement il y a quelques siècles ou  millénaires, en cela nous enrichissons notre patrimoine génétique d’une manière bien plus importante qu’auparavant. Cet enrichissement est une chance extraordinaire et ne constitue pas une dégénérescence. De plus notre génome possède des faculté d’activation et d’inactivation permettant d’éviter qu’une mutation ayant un impact négatif s’exprime. Ce même gêne ayant un impact négatif aujourd’hui pourra donc à l’avenir muter à nouveau et apporter une nouvelle fonction, par lui-même ou associé à d’autres gênes nouveaux ou anciens, et permettre de répondre à des facteurs environnementaux dont nous n’avons pas idée aujourd’hui. Sélectionner a priori les gênes, sans connaître l’impact évolutif à long terme est extrêmement dangereux pour notre avenir génétique.